|
|
|
Débogage de l'interface sonore
devant le Monoprix...
photo : F Aziosmanoff |
|
|
|
|
Exposé Artistique |
|
Collido_scope est une installation urbaine composée de cinq scènes
principales, chacune constitutuée d'une série de photographies.
Il contient un peu plus que 700 images individuelles coexistant dans un état
de fusion permanente. Deux scènes supplémentaires incorporent
l'état de rêve de l'installation.
L'œuvre explore l’identité urbaine, l’esprit du lieu,
de la ville d’Issy-les-Moulineaux, via la juxtaposition de cette multitude
d’images, photographiées pour la plupart dans les environs de
l’hôtel de ville et de la place du marché, sur les lieux
même où Collido_scope était ensuite exposé. Les
images composent un collage en mutation permanente, piloté par l’interaction
avec les spectateurs et l’environnement sonore ambiant. Lors du 1er
Contact, l'installation était exposée sur un trottoir large
devant un supermarché - le Monoprix - face à l'hôtel de
ville, sur une rue très passante.
Le tableau construit une scène portant sur les allées et venues
quotidiennes des habitants et visiteurs d’Issy, à travers l’écriture
d’un poème visuel dans un état de récomposition
permanente via les chevauchements infinis des images individuelles. Placé dans
un lieu public, le principe de Collido_scope est de construire une relation
durable avec ses spectateurs-passants, qui chaque fois voient un aspect ou
une vue différente de l’œuvre.
Un objectif de Collido_scope est de métamorphoser (et de "détyranniser") "l’instant
photographique immortel" à travers la concaténation d’une
multitude de moments. Il s'agit d'une sorte de reconstitution temporelle et
spatiale permettant la matérialisation de l’investiture urbaine
du lieu par ses habitants.
Si l’impératif artistique de prise de vue des gens avec si peu
de recul est un peu brusque, le contexte donné à chaque individu
au sein de notre famille humaine commune, est au service de la dignité innée
de chacun. La génération de telles séquences imprévisibles,
impossibles, désarçonnées donne aux habitants de la ville
le moyen de décoder et émouvoir le sens et l’inconscient
du lieu.
Trois scènes se situent dans le centre ville : dans la première,
la façade réflichissante du Monoprix et la fresque devant laquelle
l'installation a été placée ; dans la deuxième,
une vue d'en haut du même trottoir, dans la pluie avec des parapluies ;
dans la troisième, quatre points de vue à partir de l'intérieur
d'un même bistro, appelé Les Colonnes, situé face à la
place du marché et l'hôtel de ville. La quatrième scène,
plus reposée, moins urbaine, a été prise dans le parc
Saint Germain sur une île sur la Seine en bas d'Issy. La cinquième
scène est un lac - appelé Greziolles - dans les Pyrénées, à l'autre
bout de la France, sur la frontière espagnole - elle sert les rêves
nocturnes de la ville... Une sixième scène est composée
de différentes vues d'Issy la nuit, et une septième, appelée “des
mains et mets”, a été photographiée durant le marché de
vendredi. Ces deux dernière scènes apparaissent en liaison avec
le lac. La relation entre toutes les scènes est montrée dans
le diagramme de structure.
Composition
Les cinq scènes principales fonctionnent pour la plupart en autonomie,
et occasionnellement ensemble. Dans le premier cas on voit un collage dynamique
constitué d'images tirées de la scène courante, selon
un jeu de règles d’affichage qui lui est propre. Dans le deuxième
cas le collage est plus tumultueux, bâti à partir de la réunion
entre deux scènes au moment du passage de l'une vers l'autre.
En termes “philharmoniques”, les scènes pourraient être
pensées à l'instar de mouvements musicaux. Chaque scène
dispose de sa propre nature et structure, mais elles sont liées ensemble
par une série d’éléments de composition géométrique
congruents. Ainsi, les points de vue des prises photographiques ont été choissis
pour incorporer des éléments de symmétrie et de fortes
sous-divisions géométriques.
Certaines scènes sont divisés en deux moitiés verticales
- Monoprix, Les Colonnes, Saint Germain - ou horizontales - Les Colonnes avec
les barrières sur le trottoir, le chemin dans Saint Germain. D'autres
sous-divisions - le rythme des menuiseries dans Les Colonnes - renforce l'effet.
Elles contiennent également des diagonales clairement affirmées
- Parapluies avec son trottoir, Monoprix avec la fresque, Les Colonnes avec
les perspectives des immeubles en face.
La réflexion joue un rôle dans la construction géométrique
- la façade en verre du Monoprix, des effets optiques via la combinaison
de points de vue dans Les Colonnes, et le lac du Greziolles.
La texture joue un rôle, via les revêtements dans certaines scènes
- Monoprix, Parapluies, Saint Germain.
Interactivité
Collido_scope interagit avec son audience et son environnement immédiat à travers
une interface sonore.
Ainsi la juxtaposition des images est harmonieuse ou chahuteuse, en relation
directe avec les humeurs de l’environnement sonore. Durant 1er Contact
l'installation a été placée à côté d'un
feu rouge, et le démarrage des véhicules à intervales
réguliers, chaque fois que le feu passait au vert, a fourni une vague
rythmée de bruits qui enclenchait le tableau. De la même manière,
une circulation intense, ou le passage d'un seul véhicule bruyant avait
une influence directe : les scènes se mélangeaient, la
scène courante étant remplacée par une autre.
L'œuvre fonctionne différemment durant le jour ou la nuit. Le
jour, la fresque du Monoprix constitue la scène première, et
la nuit, bien plus calme, c'est le lac de Greziolles qui prends le relais.
L'audience interagit avec l'œuvre avec des battements de main. Un seul
battement correspond à un clic de souris, avec un effet précis
selon la scène spécifique affichée à ce moment
là. Il existe un “double battement”, qui provoque le remplacement
de la scène courante par une autre. Taper des mains de façon
rythmée "hypnotise" Collido_scope en l'endormant - symbolisé par
l'apparition de la scène du lac, permettant aux spectateurs de simuler
momentanément les conditions de la nuit en pleine journée.
|
|