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Pour Magelis, les bandes dessinées
interactives ont constitué un laboratoire de recherche pour expérimenter
des formes narratives de multimédia. Le format BD a permit la
construction d'un espace histoire et d'un cadre temporel fragmentaire
apte à être représenté de façon simultanée,
et où les fils multiples et les interactions de l'histoire peuvent
se jouer.
La première bande dessinée interactive a été créée
en 1992, pour un moniteur Macintosh 21 pouces. Il raconte l'histoire d'un
photographe nommé Marcel, qui doit faire des prises de vue d'un
mannequin nommé Annabella dont il est éperdument amoureux.
La bande dessinée interactive présente l'histoire entière
sur un seul écran, qui se métamorphose constamment en fonction
du déroulement de l'histoire, en fonction des choix du joueur.
Il y a sept fins, pas toutes heureuses, dont le mariage de Marcel ou son
engagement dans la Légion Etrangère.
Cette BD a été réalisée par Sylvie Rabie,
Joseph Rabie, et Ivan Roux.
Elle a reçu le "Faust" d'Argent du multimédia
en 1992, elle a été exposée par le "Studio Apple" à Imagina à Monte-Carlo
en 1993, et a reçu une mention "Remarquable" dans le
premier concours "New Voices, New Visions" organisé à New
York en 1994 par The Voyager Company, Wired Magazine et Interval Research
(un des membres du jury était Art Spiegelman). Elle a été exposée à la
même époque avec les autres lauréats lors du Festival
de Film de New York et à l'University de Stanford. |
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Magelis n'a jamais abandonné le
projet de bande dessinée interactive. Surexposé ! était
un prototype pour une version commerciale, réalisé en
1997. Il devait être toujours raconter l'histoire d'un photographe
- qui entretemps a été renommé Jonas P Levitan.
Dans Surexposé ! Jonas vit dans un immeuble d'habitation
entouré de voisins bien interactifs et un plombier désastreux.
L'intrigue l'envoie photographier et sauver une princesse en hibernation,
démasquer une bande de faux-monayeurs, trouver une costume et
une partenaire pour un bal masqué très chic, et, avec
un peu de chance, découvrir que le monde de la bande dessinée
en deux dimensions où tout se passe n'est pas aussi plat qu'il
paraît...
Le travail sur Surexposé ! a permit de déveloper une
série de paradigmes pour assembler les cases composant un écran
de bande dessinée. Par exemple, l'utilisation d'une coupe architecturale à travers
l'immeuble et l'appartement de Jonas afin de construire un espace théatral.
Ou la présentation d'une série d'événements
séquentiels, où une décision du joueur à un
moment donné transforme instantanément le futur immédiat,
visible dans les cases suivantes. De cette manière, les possibilités
multiples de causes et effets au sein d'une narration non-linéaire
pouvaient être dotées d'une structure dramatique tangible.
Malgré l'interêt certain que ce projet a suscité,
Magelis n'a pas trouvé le financement nécessaire, les partenaires
potentiels considérant le risque trop élevé (à part
une société Québécoise qui a déposé le
bilan avant la signature du contrat).
Le prototype a été réalisé par Laure Calandre,
Martin Faynot, Marc Khanne, Sylvie Rabie et Joseph Rabie. |
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